L’importance de la langue catalane dans les pays catalans
Le 26 mars, la mairie de la capitale de l’île de Minorque, Mahon, a approuvé le changement de nom de la ville. Ce ne sera pas seulement « Maó » comme auparavant en catalan, mais aussi « Mahón » en castillan. Plusieurs semaines se sont écoulées depuis que l’initiative du Partido Popular (à droite) avait été débattue. Le conseil municipal, grâce à la majorité du PP, a pu voter sur ce changement.
Cela peut paraître banal, mais la question de la place de la langue catalane est très importante dans tous les pays catalans, y compris : la Communauté valencienne, les îles Baléares et la Catalogne du Nord (située en France autour de Perpignan). Ces régions ont une identité et un attachement à la langue catalane qui sont importants pour une partie de la population. Le catalan est utilisé régulièrement par 46 % de la population des îles Baléares et 25 % dans la Communauté valencienne.
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Si la Generalitat de La Catalogne met en œuvre des politiques audacieuses pour soutenir sa langue et elle est de plus en plus parlée en Catalogne, ce n’est pas le cas dans tous les pays catalans. Ces régions sont souvent exclues de ces politiques parce qu’elles ne font pas partie de la Catalogne elle-même.
En Espagne, la majorité des débats sur l’utilisation de cette langue sont concentrés dans ces régions. Ils ont du mal à assumer leur identité catalane, et à chaque changement de majorité dans les gouvernements locaux, l’utilisation du catalan dans la vie publique est remise en question. La dernière offensive contre son utilisation a eu lieu ici aussi aux Baléares, où le PP avait approuvé une loi qui n’oblige plus les fonctionnaires à parler catalan pour pouvoir revendiquer des postes dans la fonction publique.
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Pour la Plataforma per la Llengua, une ONG qui promeut la langue catalane, ces multiples réformes ne servent qu’à affaiblir l’usage de la langue. Il dénonce les réformes qui rompre avec la culture locale et sans aucune utilité justifiée.
La situation dans le nord de la Catalogne reste encore plus préoccupante. Le catalan n’est parlé régulièrement dans le département des Pyrénées-Orientales que par 3,5 % de la population. Historiquement, l’usage du catalan a été réduit à néant par les différentes politiques de francisation menées par le gouvernement français depuis le XVIIIe siècle. La langue n’a pas de véritable statut officiel puisqu’elle n’est reconnue que par la région et que la majorité de l’enseignement est dispensé en français. Dernier coup dur contre le catalan du côté français : la France ne ratifiera pas la Charte européenne des langues régionales. C’était pourtant une promesse de campagne de François Hollande. Sous prétexte d’incompatibilité avec les valeurs républicaines et de menace pour l’indivisibilité de la nation, la France a toujours hésité à ratifier ce texte.